En battant Daniil Medvedev en finale de l’US Open (6/3 7/6 6/3), Novak Djokovic décroche un 24ème titre du Grand Chelem. Cette victoire assied, encore un peu plus, son statut de meilleur joueur de l’histoire du tennis.
Les fans du Djoker avaient des raison d’appréhender l’ultime match de la quinzaine New-Yorkaise. Et si on assistait à un remake de la finale de 2021 ? Et si Novak Djokovic échouait d’un rien comme lors de sa dernière rencontre à Wimbledon ? Rien de tout cela ne s’est passé. Néanmoins, dès que le numéro un mondial est sur le point de marquer l’histoire, il a toujours du mal à jouer son meilleur tennis. Cette fois-ci, une version diminuée de Novak Djokovic a suffi à anéantir les espoirs d’un second titre en Grand Chelem pour Daniil Medvedev.
Un premier set éclair
Un premier échange de 19 frappes annonce le ton de la rencontre. Les points gratuits seront rares et les échanges éreintants. Novak Djokovic remporte sa première mise en jeu contrairement à Daniil Medvedev. En panne de premières balles, ce dernier offre son service sur un plateau d’argent : 2/0. Le Russe, trop passif, laisse son adversaire à la manœuvre. Novak Djokovic dirige l’échange depuis sa ligne de fond de court : 3/1. Le cinquième jeu de la rencontre initie une nouvelle dynamique. Daniil Medvedev remporte un échange de 38 frappes qui épuise son rival de 36 ans. Ce dernier remporte sa mise en jeu en se ruant au filet sur chaque point : 4/1. Les jeux suivants illustrent la dimension physique à venir de cette finale. Les longs échangent se multiplient : Novak Djokovic joue de plus en plus court tandis que Daniil Medvedev s’épanouie dans ces interminables duels : 5/2. Le Russe sauve deux balles de set sur son service pour obliger le numéro un mondial à servir pour le set. La première manche revient au Serbe : 6/3.
Sa première mise en jeu a coûté cher à Daniil Medvedev. Sans ce mauvais départ, il avait toutes ses chances dans ce premier set. Ses qualités défensives et physiques ont de quoi inquiéter Novak Djokovic. Ce dernier produit une première manche quasi-parfaite. Ses quelques fautes directes ont été contrebalancées par un tennis agressif, solide et construit vers l’avant.
Un second set de tous les dangers
Les premières minutes de la deuxième manche laissent présager une finale expéditive. Novak Djokovic enchaine les jeux de services faciles tandis que Daniil Medvedev se bat pour rester à hauteur. Les trop nombreuses fautes directes de ce dernier sont compensées par la qualité de ses services : 3/3. Le Russe sauve une première balle de break grâce à une volée liftée. S’ensuit alors un échange de 31 frappes qui laisse le Serbe au sol. Epuisé, il n’est plus capable de concurrencer Daniil Medvedev sur sa mise en jeu : 4/3. Novak Djokovic est victime de sa forme physique. Un enchaînement de doubles fautes et une tentative d’amortie ratée offrent une balle de break à son adversaire. Elle est sauvée d’une demi-volée courte croisée irréelle. Le Djoker revient à hauteur grâce à ses aptitudes au filet : 4/4. Les longs échanges de fond de court ne sont plus une option à cet instant pour le Serbe. Les derniers jeux de cette manche sont un supplice pour Novak Djokovic : loin derrière sa ligne, il subit l’échange. Son manque de profondeur facilite la tâche de son adversaire. Sa survie dans ce set repose uniquement sur ses services-volées réalisés à la perfection : 6/6.
Daniil Medvedev entame le tiebreak avec un avantage physique et mental. Il mène 2-0 après une faute de revers de Novak Djokovic. Le Russe ne conserve pas son mini-break longtemps. Un retour qui atterrit dans ses pieds est suffisant pour relancer son adversaire : 3-2. Miraculeusement, Novak Djokovic remporte ses services – à la limite de ses capacités physiques. Daniil Medvedev fait de même sans grande difficulté : 6/5. Une faute directe inattendue du Russe offre le set au numéro un mondial.
Cette manche semblait destinée à Daniil Medvedev – qui passe encore une fois à côté. Trop dans l’attente des erreurs de son adversaire, il n’a pas osé troquer son jeu passif pour un tennis agressif. Novak Djokovic n’est jamais aussi dangereux que lorsqu’il est dos au mur. Sa capacité à enchainer des services-volées point après point l’a sauvé. Sans ces échanges gratuits et courts, il n’aurait pas tenu physiquement.
Une dernière formalité
La deuxième manche laisse des traces. Les deux hommes semblent encore digérer les 105 minutes qui viennent de s’écouler. Les jeux défilent sans être flamboyants : 2/1. Trois fautes directes de Daniil Medvedev offrent sa mise en jeu à Novak Djokovic qui n’en demandait pas tant. Ce dernier lui rend la pareille dans le jeu suivant composé d’erreurs et d’une double faute : 3/2. Le Djoker retrouve aussitôt sa concentration habituelle. Il s’octroie une nouvelle chance de prendre la tête de la rencontre grâce à un revers longue ligne qui effleure les limites du court. Novak Djokovic mène 4/2 après une nouvelle faute directe de Daniil Medvedev. Il confirme cet avantage d’un jeu blanc : 5/2. Le Russe, dorénavant dominé dans tous les domaines du jeu, force tout de même son rival à servir pour le gain du tournoi : 5/3. ‘Djokernole’ n’abandonne pas sa stratégie gagnante. Il monte au filet sur les deux premiers points du jeu. Galvanisé, Novak Djokovic remporte un échange interminable pour s’offrir une première balle de match – qui suffit.
Les meilleurs moments de la finale de l’US Open 2023
Quelques minutes plus tard, Novak Djokovic n’a plus aucune raison de contenir ses émotions. Recroquevillé sur le plus grand court du monde, le numéro un mondial sanglote sans retenue. Cette victoire record efface tous ses mauvais souvenirs à Flushing-Meadows : l’échec du Grand Chelem calendaire, une disqualification et des finales qui lui ont glissé entre les doigts.
Novak Djokovic peut poursuivre sa quête de records – avec un de moins sur sa liste. La seule question qui subsiste n’est plus s’il parviendra à tous les battre mais plutôt quand.
Marnie Abbou
Un article vivant, précis, on a l’impression de suivre le match en live