Novak Djokovic a remporté l’Or olympique face à Carlos Alcaraz [7/6 7/6] le 4 août 2024 à Paris. 15 ans 11 mois et 19 jours après son unique médaille – de bronze – aux Jeux de Pékin 2008, le Serbe a réalisé son rêve. Plus rien ne résiste au meilleur joueur de l’histoire.
« Quel tournoi voudrais-tu remporter ? J’ai tout gagné, désolé. » répondait Novak Djokovic à un journaliste de l’ATP il y a quelques années. Depuis hier, sa réponse prend tout son sens. Il n’existe pas un tournoi majeur qui se refuse au Djoker.
Le deuxième joueur mondial est arrivé en France avec un pari osé en tête : remporter sa première médaille d’Or à 37 ans. Malgré un début de saison en demi-teinte, Nole était l’un des grands favoris de ces Jeux Olympiques. Avec Jannik Sinner forfait, son seul obstacle résidait en Carlos Alcaraz. Les deux champions ont été à la hauteur de l’événement puisqu’ils se sont retrouvés dimanche.
Leur dernier affrontement à sens unique est déjà oublié. La finale de Wimbledon remportée en trois sets [6/2 6/2 7/6] par Carlos Alcaraz n’est qu’un manqué parmi tous les combats à couper le souffle que nous ont offert les deux champions.
Le match pour l’Or a fait ressortir le meilleur d’eux-mêmes. Représenter leur pays leur réussi. Dès les premiers points de la rencontre, la tension était palpable mais aussi leur volonté mutuelle de ne rien donner à l’autre. En 2h52, 24 jeux ont été joués sans la moindre balle de break convertie. Novak Djokovic en a sauvé huit contre six pour Carlos Alcaraz. Ils ont tous deux été au rendez-vous sur les points les plus importants. Mais un seul pouvait être couronné – celui qui n’a jamais envisagé la défaite.
Le Serbe a montré de la frustration en voyant des occasions lui échapper. De la tension en criant contre son camp. De la joie en s’écroulant par terre en sanglots. Mais jamais le moindre doute ne s’est lu sur son visage. Il savait qu’il gagnerait ce match dès son entrée sur le court.
Le suspense était total pour le public même si l’histoire était déjà écrite dans la tête de Novak Djokovic. Les points rocambolesques se sont succédé sans laisser de répit aux yeux ébahis des spectateurs du Court Philippe Chatrier. Leurs tennis – si différents – ont dialogué pendant près de trois heures pour atteindre des paroxysmes de beauté. Le plus expérimenté a su convoquer ses meilleures armes : lecture parfaite du jeu, retours foudroyants, maîtrise de sa diagonale de revers et patience. Le prodigieux espagnol n’a pas démérité : ribambelle d’amorties, décalages coups droits longue ligne, coups gagnants en bout de course et courage.
Cette magistrale victoire occulte tous les revers essuyés par Novak Djokovic depuis le mois de décembre. Sa saison est relancée. Jusqu’où ce nouveau souffle l’emportera-t-il ?
Marnie Abbou