Pendant plusieurs décennies il suffisait de quelques secondes pour répondre à cette question : Rafael Nadal. Cette année, le destin de chacun est plus opaque. L’Espagnol n’est plus à Paris. Novak Djokvic est loin d’être au sommet de son art. Une foule de jeunes prétendants rêvent de remporter leur premier titre Porte d’Auteuil. Mais qui aura le dernier mot ?
Les possibilités sont immenses. Impossible de discerner la moindre certitude. L’édition 2024 des Internationaux de France est le Grand Chelem le plus ouvert depuis de nombreuses années. Cette quinzaine sera l’occasion d’assister à la naissance d’une nouveau champion en Grand Chelem ou d’asseoir la domination du top 3 mondial.
Ils attendent leur tour
Arrivés très jeunes sur le circuit, Stefanos Tsitsipas et Alexander Zverev ont un temps été perçus comme la relève du Big 3. Ou du moins comme des concurrents de taille. De longues années plus tard, les deux rivaux n’ont toujours pas décroché un titre majeur. Leur moment tant attendu est peut-être enfin arrivé. Après des mois compliqués, Stefanos Tsitsipas a retrouvé son tennis inspirant sur la terre battue. Un troisième titre à Monte Carlo a confirmé son retour à son meilleur niveau. Alexander Zverev a eu besoin de quelques semaines de plus pour voir l’ocre lui sourire. Il a graduellement haussé son niveau de jeu pour s’imposer à Rome.
Les deux figures de proue de la Next Gen ont l’habitude d’être sublimés par la terre battue parisienne. Le Grec profite de la grandeur des courts et de la lenteur de la surface pour construire son jeu et ajuster son revers à une main. Le champion olympique exploite les hauts rebonds pour appuyer ses revers ravageurs – aussi bien croisés que longue ligne.
Ils souhaitent confirmer leurs prouesses
Carlos Alcaraz et Jannik Sinner sont indéniablement les visages du tennis de demain. S’ils ne sont pas déjà ceux d’aujourd’hui. Ils arrivent à Paris avec des points communes et des différences. Le jeune espagnol n’a pas bénéficié d’un début de saison rêvé. Ralenti par les blessures à la cheville puis à l’avant-bras, il n’a pas vécu une préparation optimale pour le second Grand Chelem de l’année. Détenteur d’un seul titre depuis janvier, il espère faire grimper son compteur le 9 juin. Jannik Sinner vit la meilleure saison de sa carrière. Il a décroché son premier Grand Chelem à Melbourne et ne comptabilise que deux défaites. Il arrive néanmoins à Roland Garros avec quelques questionnements sur son physique. Sa hanche, raison de ses forfaits à Rome et à Madrid, tiendra-t-elle le coup ?
L’élève de Juan Carlos Ferrero n’a plus besoin de faire ses preuves sur la terre battue. Ses 7 titres sur la surface parlent d’eux-mêmes. Son manque de patience ponctuel est compensé par sa créativité et son talent. L’idole des Carota Boys cherche encore sa victoire référence sur l’ocre. Ses principales armes – son agressivité permanente, sa lourdeur de balle et sa puissance – restent plus efficaces sur des surfaces rapides.
Il rêve d’un 25ème Grand Chelem
Qui ne fantasmerait pas d’un tel record ? Même si Novak Djokovic n’a pas entamé le majeur parisien dans les meilleures conditions, il ne peut pas être considéré autrement que comme le favori. Il le prouve depuis maintenant presque 20 ans : le meilleur de lui-même ressort lors des plus grandes occasions. Son parcours sera rude et les doutes nombreux. Il serait étonnant que sa victoire soit aussi aisée que l’année précédente : seulement deux sets perdus sur la quinzaine. Néanmoins, il pourra puiser dans sa riche expérience – dont peu de ses adversaires bénéficient à un tel niveau.
Roland Garros 2024 en trois mots ? Mystérieux, étonnant, imprévisible.
Marnie Abbou