Stefanos Tsitsipas débutera la saison ATP 2023 au quatrième rang mondial. Il doit cette position à sa fin d’année 2022. Malgré deux titres remportés en avril et juin, le jeune joueur Grec descend à la septième place du classement ATP en août. Néanmoins, à partir du mois d’octobre, il enchaîne les demi-finales et finales. Il clôt cette saison riche en rebondissements à l’ATP Finals – où il ne parvient pas à surpasser Andrey Rublev.
A plusieurs reprises lors de la saison 2022, Stefanos Tsitsipas détient la place de troisième joueur mondial – le meilleur classement de sa carrière. Déjà atteinte en 2019, cette position semble être infranchissable pour le joueur de 24 ans. Les occasions d’accéder au trône du tennis se présentent à lui ; sans jamais être converties. Gagner l’ATP Finals 2022 lui aurait offert la place de numéro un mondial. La marche la plus basse du podium représente le plafond de verre de Stefanos Tsitsipas.
Lors de certains tournois, le Grec semble capable de rivaliser avec les plus grands joueurs. Au Rolex Paris Master, il ne laisse aucune chance à ses adversaires avant de buter sur Novak Djokovic en demi-finale. Au cours des matchs précédents, Stefanos Tsitsipas produit un tennis parfait. Porté par des services de grande qualité, il libère son jeu : coups droits décroisés sur les lignes, revers giflés, services-volées. S’il parvient à produire son meilleur tennis cette semaine-là, ce n’est pas toujours le cas.
Rolex Paris Master : Stefanos Tsitsipas contre Novak Djokovic
Le quatrième joueur mondial a la fâcheuse habitude de passer à côté des plus grandes rendez-vous. L’exemple le plus révélateur est sa performance à Roland Garros 2022. Stefanos Tsitsipas réalise une exceptionnelle saison sur terre battue. Il est le premier joueur depuis Rafael Nadal à défendre son titre au master 1000 de Monte-Carlo. Il enchaîne un quart de finale à Barcelone, une demi-finale à Madrid puis une finale à Rome. Après cette série de tournois, le joueur grec est l’un des grands favoris à Roland Garros. Contre toute attente, il perd en huitièmes de finale contre Holger Rune (5/7 6/3 3/6 4/6). Les derniers Grand Chelems de l’année ne lui réussissent pas mieux. Il échoue au troisième tour de Wimbledon face à Nick Kyrgios (7/6 4/6 3/6 6/7) puis au premier tour de l’US Open (0/6 1/6 6/3 5/7) contre Daniel Elahi Galan, alors 94ème mondial.
Malgré des performances parfois décevantes, Stefanos Tsitsipas reste une des figures de lance du tennis actuel. Il doit ce statut à son jeu fascinant. Il est l’un des rares joueurs du top 20 à jouer un revers à une main – ce qui séduit les fans nostalgiques d’un sport élégant. Ses schémas de jeu favoris dévoilent un tennis vivant : des points construits vers l’avant, des coups droits gagnants à répétition, des revers longue ligne et des services-volées.
Malgré ses nombreux atouts, Stefanos Tsitsipas ne parvient pas à briser son plafond de verre. Le revers a longtemps été perçu comme sa faiblesse. Néanmoins, il a perfectionné cet outil lors de la deuxième moitié de saison 2022. Il trouve davantage de profondeur ; et tient les longs duels de fond de court. Une autre nouveauté est son slice d’attaque – inspiré de celui de Roger Federer, avec plus de longueur. Du point de vue mental, il est compliqué de tirer des conclusions. Stefanos Tsitsipas peut être imperturbable – lorsqu’il était mené par Novak Djokovic à Paris ; mais aussi très émotif – contre Carlos Alcaraz à Barcelone. Dans ses meilleurs jours, Stefanos Tsitsipas semble capable de battre n’importe qui. Néanmoins, être au sommet de sa forme mois après mois n’est pas réaliste. Pour remporter les tournois les plus prestigieux, le Grec doit apprendre à gagner en jouant mal. Il trouvera peut-être cette lucidité en 2023.
Marnie Abbou